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L'âme de la P.H.R

Prenez le temps de lire ces lignes ! Rencontré à l'ocassion du CHERPA (cette association d'éditeurs indépendants de PHR), Jean-Pierre George, adjoint à la culture de la commune de Forcalquier, nous a reçus en Mairie.

Look bohème, il a pris la parole, comme tant d'autres avant lui lorsque qu'un élu rencontre des éditeurs de presse. Sauf que là, il y avait du fonds, que dis-je, de l'âme. Une éditrice à mes côté en était émue aux larmes. Alors, je vous livre son discours. Il incarne au plus profond l'âme de la Presse de proximité, l'âme de la PHR.



"Lorsque j’étais enfant, au début des années soixante, dans mon petit village de Lorraine, avant de prendre le train pour rejoindre mon lycée, je prenais chaque matin mon petit déjeuner avec mon père, l’instituteur du village.

Tandis qu’il buvait son café et que je trempais moi ma tartine de confiture dans mon café au lait, du poste de radio, un vieux poste comme on en voit aujourd’hui dans les musées, sur le buffet où il trônait, nous arrivait la voix de Pierre Bonte qui chaque matin sur Europe 1 interviewait un maire de village et nous parlait de cette France, que certains trouvent périphérique et qui m’est chère, cette  France qui est partout, cette France qui ne fait pas parler d’elle.

Cette émission s’appelait « bonjour Monsieur le Maire ». Je vous parle bien sûr d’un temps que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaitre. Et oui je ne les fais pas… 


 Aujourd’hui, lorsque le samedi matin à la terrasse du PMU, je trempe mon croissant dans mon café, en lisant HPI, on dit HPI, Haute Provence Info, c’est trop long, et bien je retrouve avec un brin de nostalgie un peu de cette émotion, ce sentiment de faire partie d’un monde qui me ressemble. Je ne lis jamais les pages sportives, tant toutes ces personnes qui courent sautent grimpent transpirent me fatiguent, par contre je me surprends à me passionner pour une certaine Juliette Torcheux, sculptrice, pour le chemin de mémoire d’Ongles, pour la pèche à la truite dans l’Ubaye, le refuge spa de je ne sais plus quel village, la fête de l’amande, les bornes chasses roues ou autre article dont soyons honnêtes, la plus part du temps je n’ai que faire.

Pourtant je les lis. Je les lis tous. Ainsi, chaque semaine, c’est avec un sentiment que je qualifierais d‘horizontalité que je sais tout ou à peu près tout sur notre département comme aucun journal ne peut me l’apprendre.

 Je commence bien sûr toujours par les pages de Forcalquier… si par hasard l’on parlait de moi… et de pages en pages, je pars ensuite tranquillement me promener, m’éloignant un peu plus de notre ville dont toute personne raisonnable sait qu’elle est la plus belle du monde.

Pour terminer ma lecture en guise de conclusion, je me tape les annonces légales…l’entreprise « à la bonne confiture » est en redressement, HP maçonnerie charpente change de siège social, bref, que des choses essentielles dont je me tamponne allègrement le coquillard avec une queue d’écrevisse…  et que je lis tout de même

      

Alors bien sûr il y a les autres  journaux, quotidiens ou hebdomadaires, les verticaux, les régionaux, les nationaux  mais ce n’est pas la même chose, le parfum qui s’en dégage n’en est pas le même, ils ne sentent pas eux la lavande, le roquefort, le kouign amann, la mirabelle, le tablier de sapeur, l’aligot ou autre fumet régional ; à vrai dire bien souvent ils ne sentent rien et  même parfois ils ne sentent pas très bon.

Eux, ils parlent des autres, vous, vous parlez de nous. Eux ils sont à coté alors que vous, vous êtes dedans, vous êtes dans la vie, la vraie, celle de tous les jours, de tous nos quotidiens, celle de nos joies et de nos tristesses, celle faite de tous les ici d’où vous êtes. Cette vie qui, comme un lien invisible célèbre des valeurs que parfois si l’on n’y prend garde on risque d’oublier.

La solidarité, la citoyenneté, la laïcité… Des petites gens que nous sommes vous faites de très grandes personnes, des notables, des seigneurs, vous êtes là où chaque semaine l’on vous attend parce que de vos territoires vous fabriquez des royaumes.

 Après ces quelques mots… Au nom de David notre Maire permettez-moi maintenant de vous souhaiter la bienvenue, à vous, les gardiens de tous ces petits riens, toutes ces petites et grandes choses si importantes qui font notre quotidien.

Je vous souhaite un bon weekend en nos terres bas alpines…"

Jean-Pierre George, adjoint à la culture de la commune de Forcalquier

 
 
 

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