Quatorze ! C'est en nombre de mois le temps qui s'est écoulé depuis la création de ma société de conseils pour les éditeurs de presse !
Pas grand chose, vous allez me dire, comparés aux 24 années passées en PQR, PHR et Presse juridique en tant que salarié.
Mais assez cependant pour tirer des enseignements et faire quelques prévisions.
Les multiples rencontres physiques (client Gold SNCF et Easy Jet :)), les visios (merci Google meet) ainsi que participations aux événements professionnels (congrès de la Presse au futur, congrès de la PHR, Festival de l'info locale, 2 congrès du Cherpa (association d'éditeurs de presse indépendants), et les heures passées à se documenter sur le net, ça nourrit son homme !
Alors quoi de neuf ?
Le digital, pardi !
Vous êtes bien avancé avec ça. Heureusement que je suis là, vous n'y auriez pas pensé !
Comme vous lisez encore ces lignes : vous n'avez pas zappé cette newsletter. Alors on va un peu plus loin...
1- Le cross-média, encore appelé hybridation, c'est la tendance. Plus que jamais !
Vous avez du print, du web, êtes présents sur les réseaux sociaux, publiez des newsletter....
Et ben ça suffit pas !
Il faut avoir son application mobile, du Text to Speach, des pod-cast...
Impossible d'être bon partout, surtout pour les petits éditeurs vous allez me dire !
C'est vrai mais vous n'avez pas le choix, sauf à être croqué par le grand méchant loup...
Heureusement des solutions existent, pas inaccessibles ni en coût d'acquisition, ni en coût en fonctionnement. Et surtout, elles ne nécessitent pas d'être Community-Content-JamesBond manager pour fonctionner !
2- La confrontation entre anciens et nouveaux médias, c'est la nouveauté. Pas en 2023, bien sûr, mais ces dernières années. Cyrille Frank le souligne dans Médiarama.
Le temps des potes qui créaient une radio locale dans leur garage paraît loin. Mais les nouveaux médias n'ont même pas besoin d'un garage pour se lancer.
Pour certains, c'est du grand n'importe quoi, pour d'autres, c'est carrément bien !
Je pense aux journalistes-influenceurs qui s'adressent à un public jeune et friand de ces modes d'information (n'est-ce pas, Hugodécrypte et ses 1,78M d'abonnés sur Youtube).
Je pense aussi à ces multiples pure-players d'information locale, qui avec des moyens limités produisent une information de qualité.
Les éditeurs historiques sont donc challengés par ces nouveaux acteurs. Dont certains, tiens tiens, deviennent de vrais concurrents car ils demandent et obtiennent leur habilitation à publier les annonces judicaires et légales.
3- Ensuite il y a la grande question du gratuit-payant. Qu'est-ce que je fais de mon audience numérique ?
Je la développe tête baissée, quitte à m'éloigner de ma ligne éditoriale ? Je développe ma communauté, ma notoriété, je touche une tranche de lecteurs qui n'a même pas conscience de mon existence print ? C'est une stratégie respectable. Surtout si elle est menée dans le cadre d'une réflexion stratégique globale (je la monétiserai dans un second temps ; je veux atteindre les seuils d'habilitation d'annonces légales...).
L'autre stratégie est de "loguer" le lecteur dès le départ. L'enregistrer, pour mieux le connaître, les amateurs de pêche diraient mieux le "ferrer". C'est la théorie que soutient Marion Wyss dans la dernière newsletter de The Audiencers. Ceux qui la connaissent savent qu'elle n'est pas complètement objective quand elle soutient ce point de vue ! Mais quand même, générer du trafic sans monétiser, sans générer de la data, ça interpelle, non ?
4- Et puis il y a la question de la confiance. De la singularité. Bref, de la qualité !
Et oui, chers amis éditeurs, n'oublions jamais cela ! Produisons des contenus de qualité !
Des contenus de originaux, qui surprennent le lecteur, travaillons la forme, l'infographie, la qualité d'impression (oui je sais, ça coûte cher, plus que jamais ;)), la photo...
L'intelligence artificielle est à nos portes, et même parfois, elle est entrée dans notre salon.
Mais le bon sens a de l'avenir, et à cet instant je pense à des propos tenus par le passé par Bruno Frappat (ex le Monde, la Croix, Bayard Presse...), que j'avais eu l'honneur de rencontrer.
Il m'avait dit ceci : pour le fidéliser, le lecteur a besoin de deux notions. Le rendez-vous (= rubriques régulières) et la confiance (= qualité). A l'heure où tout le monde parle de l'intelligence artificielle et de ChatGPT, je trouve que cette conclusion est heureuse.
Pas vous ?
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