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Budget 2026 : quand les économies grignotent le pluralisme

Le Gouvernement serre la vis.


Objectif : gratter des millions d’euros partout où c’est possible. Et cette fois, les médias n’échappent pas au coup de rabot.


Le projet de loi de finances 2026 prévoit une baisse des crédits du programme Presse et médias de 6,06 %. Autrement dit, les aides directes à la presse, déjà fragiles, vont encore reculer.


Des aides en repli sur tous les fronts


Les aides à la presse chutent de 187,35 à 176,45 millions d’euros, soit –5,8 %.


Les différents dispositifs sont touchés, sauf la dotation à l’AFP, qui progresse légèrement (+2,95 %).


Pour le reste :

  • Aides à la diffusion : 106,4 M€ (en baisse)

  • Aides à la modernisation : 23,5 M€

  • Aides au pluralisme : 23,2 M€, heureusement maintenues

  • Exonérations sociales pour les vendeurs-colporteurs : 11,6 M€


Côté logistique, la distribution postale perd plus de 4 M€ d’aides, ce qui impacte directement les titres régionaux et locaux.


Le portage est maintenu, et la distribution au numéro bénéficie d’un petit coup de pouce, sans compenser la perte.


Et du côté du Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP), silence radio.


Aucune indication pour l’instant sur son évolution budgétaire, alors même qu’il constitue un levier essentiel pour accompagner la transition numérique et l’innovation des titres. Son gel ou sa réduction éventuelle seraient un nouveau signal d’alerte pour le secteur.


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Les radios locales, grandes perdantes


Le choc le plus dur concerne les radios associatives. Le Fonds de soutien à l’expression radiophonique locale (FSER) s’effondre : 19,6 M€ en 2026, contre 35,3 M€ cette année.


Une coupe de 44,5 %. Pour ces 750 structures, souvent les seules voix de proximité dans les territoires, le mot “rationalisation” rime ici avec “asphyxie”.


Un petit pas budgétaire, un grand recul pour la diversité


Sur le papier, ces économies ne pèsent pas lourd à l’échelle du budget national.


Mais sur le terrain, elles peuvent faire vaciller tout un écosystème : presse locale, médias de niche, radios de quartier. Derrière les pourcentages, c’est le pluralisme qui trinque. Et, à terme, c’est le lien entre médias et citoyens qui s’amincit.


La rigueur budgétaire a ses raisons, mais la démocratie locale a besoin d’oxygène. Or, dans le budget 2026, elle risque de manquer d’air.


Fabrice Audouard

 
 
 

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